Maintien des prairies urbaines à Toulouse

La mairie de Toulouse a fait le choix de maintenir les prairies urbaines qui ont poussé pendant le confinement afin « de favoriser la biodiversité, de permettre à la flore d’effectuer son cycle biologique et de protéger et diversifier les espèces végétales. Les insectes pollinisateurs et la faune plus largement peuvent ainsi profiter de ces zones refuges. Ces prairies urbaines seront fauchées en fin d’été »

La coulée verte des Argoulets et le parc de la Maourine, à Borderouge, en sont de parfaites illustrations. Là, les promeneurs évoluent dans une nature ragaillardie par les pluies de ces deux dernières semaines, avec des pelouses denses d’herbes, de fleurs et d’épillets, des arbres aux feuillages épais qui étoffent les allées. Pour Nicolas, qui a l’habitude de se promener à Borderouge, ces herbes hautes, « c’est que du bonheur. Elles laissent plein d’habitats pour différents animaux, plein de nourriture pour les rongeurs et les insectes. On trouve aussi plus de formes, plus de couleurs, plus de volumes, rien à voir avec le gazon lisse, trop triste à mon goût », dit-il. 

 « Tondre l’herbe, couper, tailler, autrement dit rendre artificiel un milieu est forcément défavorable à la biodiversité. » Or cette dernière est primordiale « si on veut conserver notre environnement. Pour ça, il faut qu’on change nos comportements vis-à-vis de la nature », dit-il. « Cela n’aura que des effets favorables sur le réchauffement climatique. Ainsi, si l’herbe est plus haute, on aura plus de fraîcheur ; les potagers urbains seront plus résilients et les insectes plus diversifiés. Les araignées pourront tisser leurs toiles sur les herbes hautes, lesquelles seront de bons pièges pour les moustiques tigres. Plutôt que de lutter contre certains insectes (comme la pyrale, les moustiques) avec des produits, même bios, la bonne solution est de recréer des équilibres. » Pour Pierre-Olivier Cochard de Nature en Occitanie, il faut encourager la gestion différenciée des espaces verts, « en tondant à des endroits et pas à d’autres. Cette biodiversité n’est pas là pour embêter les gens, c’est notre gage de survie », clame-t-il.