Il peut frapper le matin, à l’heure de la rosée, ou au crépuscule, voire même la nuit.
Quand un robot tondeuse croise le chemin d’un hérisson dans le gazon, cela fait de gros dégâts. « Sur celui-ci, nous montre Juliette Economides, responsable du centre Creaves d’Andenne, on voit clairement la trace de la lame sur le museau. Là, j’ai un autre hérisson avec une oreille coupée, et dans une autre cage un troisième auquel il manque un morceau de front. »
Depuis le début du printemps, c’est par dizaines que les centres Creaves recueillent des hérissons blessés dans les jardins. « Ce sont des laides plaies, à la tête ou sur les pattes avant. Nous ne sauvons pas plus d’un animal sur trois.«
Un printemps très meurtrier
Ce printemps 2020 serait particulièrement meurtrier. « Avec le confinement, sans doute que les gens ont plus jardiné. Et il y a chaque année plus de robots tondeuses car les prix se sont démocratisés.«
Il y a pourtant un moyen très simple de limiter cette hécatombe. « Le hérisson est un animal nocturne, explique Vinciane Schockert, biologiste chargée de la surveillance des mammifères protégés en Région wallonne. Robot ou pas, il suffit de tondre après 10 heures du matin et au plus tard jusqu’à 17h.
Pour l’instant ce sont surtout des mâles en vadrouille qui tombent sous les lames des robots tondeuses. « Mais dans quelques semaines, explique Vinciane Schokert, les femelles vont sortir avec leurs petits ; les accidents vont se multiplier…«
Le hérisson, espèce menacée, n’avait vraiment pas besoin de cet ennemi supplémentaire. L’agriculture intensive, les pesticides et la circulation automobile ont fait chuter drastiquement les populations. Il n’existe pas d’étude à l’échelle de la Région wallonne ou de la Belgique. Mais selon une estimation scientifique rapportée en 2018 par le Guardian, la population de hérissons aurait chuté de 80% en Grande-Bretagne depuis les années 50′.
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