En prenant des mesures respectueuses de l’environnement et en encourageant les activités bio, ce village du Périgord réussit à inverser la tendance de l’exode rural.
Ce vieux village en pierre pourrait se trouver n’importe où en Europe. Sa population, qui a culminé au tournant du XXe siècle, n’a cessé de décliner depuis, jusqu’à ce que son école ferme en 2007. “On dit qu’un village sans école est un village sans âme”, fait observer Gilbert Chabaud, maire de Saint-Pierre-de-Frugie depuis 2008.
Après la fermeture de l’unique restaurant de la commune, qui servait aussi de cantine, il s’est demandé ce qu’il pourrait bien faire pour attirer de nouveaux habitants, lui qui avait retrouvé le village à la retraite après être parti pour travailler dans l’industrie automobile. Gilbert Chabaud a trouvé la réponse dans l’écologie.
Non seulement il a interdit l’usage de pesticides sur le bord des routes et dans les espaces verts, mais il a aussi ouvert une épicerie bio où les agriculteurs locaux vendent leurs légumes. Il a créé un jardin partagé et a installé des ruches et des ateliers écologiques qui encouragent le partage des connaissances au sein du village. D’ambitieux projets pour parvenir à l’autosuffisance énergétique et alimentaire sont à l’étude. Les citadins repeuplent les villages de campagne. Porté par des valeurs écologiques qu’il a faites siennes tout naturellement, cet enfant du pays n’en a pas moins un sens aigu des affaires, profitant d’une tendance de plus en plus répandue chez les citadins des pays occidentaux : la quête d’alternatives à un mode de vie trépidant et axé sur la consommation à outrance.
[…] Sans le soutien des Administrations locales, il est souvent impossible de faire de son rêve une réalité.
[…] Il faut faire comprendre aux anciens du village que les « écolos » ne sont pas tous fous.
L’article complet de Sara Miller Liana est paru dans ‘Courrier International’ N° 1363-64-65 du 15 décembre et dans ‘The Christian Science Monitor’ Boston