À Caen, les « éco-pavés » de l’école d’ingénieurs utilisés contre les îlots de chaleur en ville

Les chercheurs de l’école d’ingénieurs Builders, basée à Épron (Calvados), ont mis au point il y a plus de dix ans des éco-pavés drainants à base de coquillages broyés. Depuis 2021, le matériau est expérimenté dans le cadre de la lutte contre les îlots de chaleur en ville.

Des pavés qui drainent l’eau de pluie et absorbent la chaleur ? C’est ce qu’ont développé les chercheurs du laboratoire de l’école d’ingénieurs Builders située à Epron, près de Caen (Calvados), en Normandie. Le projet, créé il y a plus de dix ans, s’est développé dans un contexte de recyclage et de réchauffement climatique.

Une innovation optimisée
« La première phase du projet, qui remonte à plus de dix ans, a consisté à recycler des coquillages pour créer un pavé capable de drainer l’eau de pluie et éviter les inondations , se souvient Nassim Sebaibi, responsable de l’unité de recherche Builders Lab. C’était un moyen de recycler des déchets et d’économiser le matériau non renouvelable qui est normalement utilisé à la place des coquillages, le granulat », poursuit-il. Après plusieurs chantiers tests, l’innovation s’est avérée concluante et a été brevetée.

Garder l’eau pour rafraîchir le sol

Mais les chercheurs ont décidé de ne pas en rester là, arguant que le matériau pourrait aussi être utilisé pour absorber la chaleur dans les villes : « Ce pavé a deux spécificités de par sa conception : d’abord, il draine l’eau de pluie. Environ 80 % de l’eau traverse le pavé et termine dans la nappe phréatique. Mais les derniers 20 % restent sur le pavé et permettent de rafraîchir le sol. Nous avons effectué tout un travail sur la porosité du matériau  », résume Nassim Sebaibi.

Testés sur plusieurs chantiers, ces éco-pavés font désormais l’objet d’analyses : « On a installé des stations météo pour avoir la température dans le sol mais aussi à hauteur d’homme. Le projet est fini mais nous, on analyse encore les données pour voir comment ça peut évoluer et être amélioré », conclut-il.

article pour Ouest-France de Marion RIAUX.

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